Maigrir sans régime, Dr Zermati.
- Popi Oreo
- 7 janv.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 mars
De nombreux patients connaissent des troubles du comportement alimentaire. Ce livre peut contribuer à les aider.
L’auteur, médecin nutritionniste et thérapeute comportementaliste, évoque le “poids d’équilibre” différent pour chacun.
L’obésité augmente en partie à cause des régimes amaigrissants. Il ne faut plus les prescrire et surtout plus aux enfants ou à ceux qui ont déjà des problèmes de poids ou de comportement alimentaire. Y compris les “régimes équilibrés” recommandés par les campagnes de santé publique. 95% des patients qui ont suivi un régime équilibré, scientifiquement élaboré, reprennent leur poids et même au-delà. Certains développent des troubles psychologiques ou du comportement alimentaire.
Cette société fabrique des gros et les déteste.
Prescrire un régime, “c'est garder pour soi la satisfaction des succès et rejeter sur les patients la culpabilité des échecs. C’est capituler devant le désespoir des patients.”
Dr Zermati évoque Clémentine qui souffrait de ne pas être la petite fille qu’aurait souhaité avoir sa maman. Le poids, c’est d’abord le poids que l’on voit dans le regard de l’autre, à commencer par la mère. Le livre raconte son histoire, celle d’une “guerre perdue”. Il parle également d’une manière de maigrir qui fait la paix avec les aliments, sans faire de régime, en mangeant tout ce que l’on aime, au moment qui nous plait. Simplement guidé par sa faim et son plaisir.
“L’état de restriction cognitive” est une intention de contrôler mentalement ses apports alimentaires dans le but de perdre du poids ou de ne pas en prendre.” Ce que je mange me sert à rester mince et en bonne santé. La valeur personnelle d’un individu est inversement proportionnelle à son poids.” Cet état concerne aussi bien les mangeurs obèses hyperphages en proie à des compulsions que des personnes qui “font attention à leur ligne”. Le poids ne constitue donc pas un indicateur du degré de restriction.
“Le contrôle mental fait appel aux cognitions, aux idées, et ignore délibérément ses sensations alimentaires.(la faim, les appétits spécifiques et la satiété)”.
Mais le problème de ce contrôle mental, c’est qu’on peut le perdre. L'impulsion prend le relais et le mangeur agit sous l’emprise des émotions avec des accès hyperphagiques. Il y a perte de contrôle du mental qui laisse libre prise au contrôle par les émotions.
On prend de bonnes résolutions au réveil. On contrôle mentalement. On ne sait jamais quand on craquera mais on sait seulement que cela finira par arriver.
La perte de contrôle peut survenir au bout de plusieurs années de régimes où la personne semble accoutumée sans effort apparent, ni frustration. Puis une difficulté de la vie surgit (divorce, maladie, perte d’un proche, grossesse, déboires professionnels..) et elle bascule dans la perte de contrôle.
Quelques règles de “bon sens” à ne pas suivre si l’on veut écouter les sensations alimentaires et pas les idées au sujet de l'alimentation idéale:
Prendre trois repas par jour et surtout ne pas en sauter; manger copieusement le matin et alléger le dîner; manger équilibré et faire des repas équilibrés; manger copieusement certains aliments qui ne font pas grossir et éviter les aliments gras et sucrés qui eux, font grossir; ne pas boire pendant les repas; ne pas manger certains aliments à certains moments; ne pas associer certain aliments entre eux, etc.
Certains distingue parfaitement leurs sensations alimentaires mais décident de passer outre afin de suivre les règles de leur régime :
Je n’ai pas faim, mais je dois manger; j’ai faim mais je ne dois pas manger; je n’ai plus faim mais je dois encore manger; j’ai encore faim, mais je ne dois plus manger…
La personne se met en décalage avec ses besoins réels. La prédominance des cognitions entraînera peu à peu le désapprentissage des sensations et des besoins réels qui ne seront plus respectés.
S'ensuit une marginalisation au sein de son propre groupe social : ne pas consommer la même nourriture que sa famille, demander des menus particuliers quand on se rend chez des amis ou apporter sa propre nourriture. La personne maintient le contact avec son groupe mais n’en partage plus la nourriture : elle se met en rupture avec toutes les règles de la convivialité qui contribue à la cohésion du groupe social. Pire, elle peut aussi s’isoler et refuser les invitations ou les repas de famille de peur de craquer. “Je vis en ermite” : de peur de manger et de ne pas oser montrer un corps que l’on juge dégradé.
Pourquoi manger une tablette de chocolat quand on a envie d’un seul carré?
Ce n’est pas la faim qui agit, ni l’envie : c’est une idée qui nous fait manger, l’idée que demain, il n’y aura plus de chocolat et qu’il faut prévoir la pénurie et anticiper le manque à venir. Si je consomme un aliment interdit, je dois en manger beaucoup car je n’y aurais plus droit par la suite.
Anticiper la pénurie, ne pas avoir faim, se protéger de ses envies. Les émotions qui accompagnent l’acte de manger seront dominées par la peur de manquer, la peur d’avoir faim, la peur de succomber à ses envies.
De même que le plaisir est capital dans le mécanisme du rassasiement : nous sommes attirés inconsciemment par les aliments en fonction de nos besoins et nous croyons prendre plaisir à cause de leur bon goût, alors qu’en réalité nous trouvons bon goût à des aliments qui nous procurent du plaisir parce que notre corps en a besoin. D’ailleurs le plaisir diminue d’autant plus vite que l’aliment est riche en énergie : le chocolat et les gâteaux rassasient plus vite que la salade et les yaourt à 0%, ce qui est une bonne nouvelle!
Il existe également un plaisir d’avoir faim. Pourquoi certaines personnes attendent d’avoir le creux à l’estomac et cette sensation désagréable de vide avant de s’alimenter? Car elles savent que le plaisir du repas en sera décuplé. Sans ce plaisir, personne n’attendrait d’avoir faim.
Ce livre est aussi une méthode de type TCC pour apprendre à réécouter ses sensations de faim, de satiété, de rassasiement. De nombreux conseils et un véritable suivi y sont proposés.
Vous pouvez me consulter si le livre ne vous a pas aidé.

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