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Les croyances profondes, œillères du couple

Dernière mise à jour : 17 sept. 2024

 Le couple est souvent victime des croyances rigides de chacun, construites pendant l’enfance ou pendant les expériences répétées de vie. L’autre se comporte de façon à renforcer ces croyances. Exemple A pense qu’il n’est pas digne d’être aimé. Il envoie des signaux très anxieux sur ce sujet et se montre à l’affût du moindre signe de désamour, ce qui fait que B finit par lui prouver que oui effectivement il ne l’aime pas ou il l’aime moins  quand il agit comme ça. C’est une boucle, un cercle vicieux qui s’auto-entretient car A va devenir de plus en plus anxieux et critique, ce qui fera fuir B de plus en plus loin. 

A dit à B: tu ne rentres jamais à l’heure. B le prend comme un reproche très violent et réagit par la fuite ou la violence verbale par exemple. Mais ce n’est pas le reproche présent, tel quel, qui crée cette réaction chez  B, c’est la résonance de ce reproche avec les convictions, les croyances profondes et souvent inconscientes ou « dormantes » comme dit Mony Elkaïm. (Par exemple, ma mère ne m’a pas aimé et me faisait sans cesse des reproches dont celui d’être toujours en retard)

La meilleure solution est de dédramatiser, de prendre de la distance, de faire un pas de côté. Mais ce n’est pas toujours facile. 


Des couples peuvent ainsi passer quelques mois ou années sans conflit car les croyances dormantes (personne ne m’aime, je suis nul..) restent en veille. Mais les personnes évoluent avec le temps et les cordes de la sensibilité peuvent être grattées, l’allumette inoffensive créer un véritable feu d’artifice. « Je t’aimais mieux sans la barbe » est entendu comme : je suis laid et je ne lui plais plus, tout comme je ne plaisais plus à mon père quand je suis devenu adolescent. Les psycatrices de l’enfance à peu près recousues sont à vif à présent avec cette simple remarque. Si souvent, chez la femme, il y a la peur d’être abandonnée, on retrouve couramment chez l’homme la peur de ne pas être capable, de ne pas être à la hauteur, d’être impuissant donc. 


Mais ce n’est pas si simple car les reproches parfois anodins sont distordus pour être ajustés aux croyances rigides et forment ce que l’auteur appelle la « sculpture mutuelle ». Le « tu es en retard » devient « tu es bon à rien » dans l’interprétation qu’en fait celui qui souffre d’un manque de reconnaissance depuis l’enfance. 


Dans une thérapie de couple il faudra donc évoquer les souvenirs douloureux de l’enfance pour les mettre à jour. 



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